Agroscope, Office de la viticulture et de l’agroécologie Auvernier, Service de l’agriculture et de la viticulture (SAVI) Morges, Scitec Research SA, Université de Lausanne

Bilan 2019-2021 de la plateforme VITISWISS: très peu de résidus dans les vins suisses

Les 451 vins analysés dans le cadre de la plate-forme nationale VITISWISS pour le monitoring des résidus de produits phytosanitaires montrent que les vins suisses présentent un haut niveau de qualité avec seulement deux cas de non-conformité.

Afin de permettre aux producteurs suisses d’assurer la qualité de leurs vins en termes de résidus phytosanitaires et de contribuer à la recherche de solutions permettant de limiter la présence de résidus dans les vins, VITISWISS, la Fédération suisse pour le développement d’une vitiviniculture durable, en collaboration avec des partenaires institutionnels et professionnels, a décidé en 2019 de mettre en place une plate-forme nationale pour le monitoring des résidus de produits phytosanitaires. Cette dernière propose une procédure d’analyses des vins centralisée et uniformisée. Durant la période 2019 à 2021, elles ont porté sur 160 matières actives et métabolites dont 37 herbicides, 50 insecticides et 73 fongicides.

Des vins conformes aux exigences légales

Sur l’ensemble des 451 bouteilles analysées, provenant de vins bio ou cultivés en production intégrée (PI), 449 répondent aux exigences légales (99,6 %). Seuls deux vins, soit 0,4 % des échantillons sont déclarés non conformes à la suite de la mise en évidence de deux produits non autorisés sur la vigne en Suisse. Globalement, 26 autres matières actives ou métabolites autorisés ont été détectés à des valeurs supérieures à la limite de quantification d’usage (LQU) de 0,01 mg/l. En moyenne, les valeurs de résidus enregistrées pour ces divers produits sont près de 30 fois inférieures aux valeurs légales. Les analyses ont également permis d’identifier 19 molécules supplémentaires à l’état de traces inférieures à la LQU.

Le nombre moyen de résidus varie de 1,2 pour les vins bio à 3,1 pour les vins PI (fig. 1). Si l’on ne prend pas en considération l’acide phosphoreux et les phtalimides dont la provenance dans les vins n’est pas forcément liée à des traitements phytosanitaires, les valeurs moyennes diminuent considérablement, avec des vins bio quasiment sans résidus et des vins PI qui ne présentent plus que 1,4 résidus en moyenne.

Figure 1: Nombre moyen de résidus > LQU, écarts-types et valeurs minimales et maximales (min. – max) suivant les programmes de traitements. BIO :  235 vins analysés; PI  189 vins analysés.

Les fongicides au cœur de la problématique

La grande majorité des résidus sont des fongicides ou leurs métabolites. Parmi les matières actives identifiées, on compte sept substances actives anti-botrytis (fenhexamide, boscalide, cyprodinil, fludioxonil, fenpyrazamine, carbendazime et thiophanate-méthyl), sept substances actives anti-mildiou (fosétyl-Al, iprovalicarbe, mandipropamide, métalaxyl, diméthomorphe, azoxystrobine et amétoctradine) et quatre substances actives anti-oïdium (fenpropidine, fluxapyroxade, fluopyram et spiroxamine). Aucune trace d’acaricide n’a été détectée dans les échantillons analysés, 98 % des vins ne contiennent aucune trace d’insecticide supérieure à la LQU et 99,3 % ne contiennent pas de résidus d’herbicides.

Conclusions

  • Les résultats montrent que 99,6 % des vins suisse analysés respectent la législation et que les résidus identifiés sont très largement inférieurs aux limites légales maximales autorisées.
  • Le nombre de résidus est plus faible dans les vins issus de la production biologique que dans ceux de la production intégrée.
  • Les fongicides sont le plus fréquemment détectés dans les vins tandis que les acaricides, les insecticides et les herbicides ne sont que très rarement mis en évidence.
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