Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse

La perception des nouvelles technologies agro-alimentaires

Etant donné l’industrialisation toujours plus grande de la production et de la transformation des aliments, les produits alimentaires deviennent des biens de créance. C’est ainsi que la science du marketing nomme les biens dont les critères de qualité ne peuvent pas être évalués par les consommateurs eux-mêmes mais par des experts. Malgré une déclaration complète et des certificats de qualité, les consommatrices et les consommateurs doivent avoir recours aux experts pour évaluer ces informations. De nombreuses études sur la communication des risques ont mis en évidence une grande différence entre le jugement des experts et la perception des profanes. Cette différence devient très évidente quand il s’agit de risques dans le domaine alimentaire, qui sont considérés comme très importants par les consommatrices et les consommateurs. Ceci d’autant plus que les avantages des techniques dans le domaine agro-alimentaire sont perçus comme très limitées face à l’abondance de l’offre alimentaire dans les pays industrialisés. L’acceptation des innovations par les consommateurs dans le secteur agroalimentaire dépendra alors des mesures prises pour affermir la confiance dans ce secteur, comme par exemple, le contrôle de qualité et les labels. Elle dépendra en outre d’une communication effective des avantages pour les consommatrices et les consommateurs axée avant tout sur les aspects importants de la santé et de la commodité. Pourtant, une bonne majorité des consommatrices et des consommateurs suisses préfèrent les aliments naturels. Cette attitude peut représenter un obstacle pour la grande diffusion des technologies modernes dans le secteur agro-alimentaire suisse.

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