Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse

Compensation écologiques: d`un sous-produit lié vers un service intentionnel

Depuis 1993, la politique agraire suisse comprend des dispositions relatives à la promotion des surfaces de compensation écologique. En 1997, 4,2 % des paiements directs y étaient consacrés. Environ 9 % de la surface agricole était exploitée sur une base contractuelle. Une analyse empirique effectuée dans le canton de Zurich (1996) confirme que la participation des agriculteurs dépend en premier lieu de son impact sur le revenu. Puisque la qualité «éco-esthétique» des surfaces déclarées n’est souvent pas satisfaisante, la politique ne paraît ni efficace ni efficiente. La théorie économique d’information asymétrique suggère qu’une politique optimale nécessite une combinaison des incitations liées à l’action à celles liées aux résultats. Un aménagement allant dans ce sens ne suffira toutefois pas. L’établissement d’incitations de „haut en bas” bute en effet sur les caractéristiques économiques liées à l’exploitation du milieu naturel (hétérogénéité des sites, immobilité physique, irréversibilité partielle de l’intensification etc.). Il faut une réorientiation vers une politique régionale et participative tenant mieux compte des situations locales. Le succès d’une telle entreprise reste toutefois dépendant des autres domaines de la politique agraire. La promotion des surfaces de compensation écologique au moyen d’incitations nécessite, d’une part, que la rentabilité relative de la production alimentaire diminue et, d’autre part, que l’évolution des structures vers une production moins intensive ne soit pas ralentie.

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