Aptitude à l'ensilage de différentes «crutes» des prairies intensives

Dans cet essai, l’aptitude à l’ensilage de différentes «crutes» (dycotylédones non légumineuses) des prairies intensives a été étudiée. Les espèces suivantes ont été suivies: la dent-de-lion, l’anthrisque des prés, la grande berce ainsi que les renoncules âcre et rampante. Comme témoins, nous avons choisi le ray-gras anglais, le dactyle (deux espèces de graminées) et le trèfle blanc. Les cinq «crutes» ont été ensilées en silos de laboratoire, individuellement et en mélange avec deux autres espèces (ray-gras et trèfle blanc, respectivement dactyle et trèfle blanc). Le fourrage provenait du premier et du troisième cycle de végétation. La teneur en MS du fourrage après le préfanage était de 26 % pour la première coupe et de 29 % pour la troisième. Comparativement aux graminées, la plupart des «crutes» présentaient des teneurs en sucre et en matière azotée plus élevées, et plus basses en ce qui concerne la cellulose brute. Les plus grands écarts ont été observés pour le sucre entre les deux coupes: les teneurs de la troisième coupe ont toujours été plus basses que celles de la première. Les deux ensilages réalisés avec les graminées seules ont montré des teneurs en acide butyrique assez élevées; les valeurs du dactyle ont cependant été supérieures à celles du ray-gras. En conséquence, la qualité a été jugée mauvaise. La qualité fermentaire des ensilages comprenant les «crutes» et le trèfle blanc seuls a été jugée excellente pour la première coupe. En revanche, la qualité de ces même ensilages a été variable pour la troisième coupe. En ce qui concerne les mélanges, ceux de la première coupe ont été d’excellente qualité; ceux de la troisième coupe ont été plus mauvais que les «crutes» prises individuellement mais meilleurs que les graminées seules. Les résultats de cet essai montrent que la qualité fermentaire des ensilages de «crutes» était généralement meilleure que celle des ensilages de graminées.