Agroscope, Institut des sciences en Production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse

Remplacement de l'aliment d'allaitement par des céréales chez le veau à l'engrais

Dans le but de réduire les frais de production et d’améliorer l’image de la production de veau, les possibilités d’intégrer des céréales dans les rations des veaux à l’engrais en remplacement de l’aliment d’allaitement ont été étudiées. Trois essais réunissant 224 veaux m›les ont été réalisés à la RAP entre 1997 et 1999. Les principales variantes expérimentales ont consisté à offrir à volonté, soit de l’orge aplatie, soit du maïs grain, en complément à une ration de lait entier minéralisé et vitaminé (sans aliment d’allaitement) également donnée à volonté. Les veaux recevaient la ration liquide soit à l’automate soit au bidon. Les groupes de contrôle de chaque essai ont reéu une ration standard composée de lait entier (env. 70 % dans la MS) et d’un aliment d’allaitement, donnée de façon rationnée au bidon. La présence d’orge et de maïs (des céréales relativement pauvres en fer), n’a pas influencé négativement la couleur de la viande. Lorsque le lait entier a été distribué au bidon, il a été ingéré en quantités suffisantes pour assurer des résultats comparables à ceux de la variante de contrôle. L’orge ou le maïs mis à disposition sont ingérés en plus de la ration liquide. Leur présence n’influence pas les performances et la santé des animaux. L’effet de la mise à disposition de céréales est différent lorsque le lait est distribué à l’automate. Un effet de substitution est constaté entre le lait et les céréales, dont la consommation est plus que doublée alors que celle du lait diminue sensiblement. Les conséquences sont importantes avec notamment une diminution significative des performances d’engraissement et une charnure tendanciellement moins bonne. L’absence de poudre de lait n’entraînant pas dans tous les cas une amélioration notable du prix de revient du lait, la mise à disposition de céréales ne peut pas être recommandée si l’objectif visé consiste uniquement à remplacer l’aliment d’allaitement et à diminuer les frais de production. La chute un peu moins marquée de la teneur en hémoglobine sanguine durant l’engraissement, constatée lors de la distribution de céréales, peut en revanche contribuer à améliorer le bienêtre de l’animal et l’image du produit.

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