Agroscope, Institut des sciences en Production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse

Pratique du semis direct en grandes cultures: effets sur la matière organique et les nutriments dans le sol,

Les teneurs en éléments nutritifs et en humus ont été comparées entre des sols cultivés en semis direct et des sols labourés dans un essai à long terme conduit à Zollikofen (BE). La variante en semis direct a fourni autant d’azote aux cultures que la variante labourée. Cependant, dans la première, des températures plus basses et une plus forte humidité ont retardé la minéralisation de l’azote au printemps et les cultures ont eu une levée plus lente. Une fumure de démarrage peut dans ce cas accélérer le développement des plantules, sachant que, après semis direct, le sol est plus compact en surface et donc moins propice à la croissance des jeunes racines. Dans les céréales d’automne, les concentrations en Nmin mesurées au printemps étaient semblables dans les deux modes de culture, il n’y a donc pas lieu de modifier la fumure azotée.Dans la couche supérieure du sol (0-20 cm), la quantité d’humus mesurée après cinq ans d’essais était plus élevée de 6,8 tonnes par hectare en moyenne dans la variante en semis direct, ce qui correspond à une augmentation d’environ 10%. Comme il n’y a plus de mélange de la couche arable, cet humus supplémentaire se trouve presque entièrement dans les 10 premiers cm, tandis qu’entre 10 et 20 cm de profondeur, il n’y a pratiquement pas de changement. Avec la quantité d’humus, l’azote présent dans le sol augmente aussi. Il reste à savoir si, à terme, cela va entraîner une plus forte minéralisation, ce qui permettrait de réduire la fumure azotée.

Archives complètes