Agroscope, Institut des sciences en Production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse

Qualité de l`ensilage réalisé avec le fourrage d`une prarie à fromental

Le maintien et la mise en place en Suisse de prairies peu intensives a pour but de contribuer à la diversité biologique et paysagère. Le fourrage issu de ces surfaces présente une faible valeur nutritive, tout particulièrement la coupe du premier cycle. La RAP a conduit plusieurs essais afin d’évaluer la qualité des ensilages réalisés avec ce fourrage. Pendant trois ans, le fourrage d’une prairie à fromental a été ensilé en silos de laboratoire. Le matériel végétal provenait due premier cycle (date de fauche vers le 15 juin), quelque fois du second ou du troisième. Aux variantes sans conservateur, nous avons confronté des ensilages traités à l’aide d’un additif chimique (sel) ou d’agents biologiques (bactéries lactiques). Le fourrage a en outre été ensilé avec divers degrés de préfanage. Le fourrage était riche en graminées. C’est seulement la troisième année que la proportion de crûtes (dicotylédones non-légumineuses) a augmenté. En raison de teneurs élevées en cellulose brute, le fourrage ne se laissait que difficilement tasser. Pendant les trois années d’essai, les ensilages non traités réalisés avec le fourrage du premier cycle ont montré des teneurs élevées en acide butyrique et, en conséquence, une mauvaise qualité fermentaire. Les conserves réalisées avec les fourrages du deuxième et troisième cycle ont toujours montré une qualité supérieure aux ensilages du premier cycle. L’emploi de différents agents conservateurs a permis d’améliorer la qualité fermentaire des ensilages. De même, un degré de préfanage plus poussé a permis de réduire la production d’acide butyrique. Avec le fourrage du premier cycle, dont la valeur nutritive est faible, on peut se demander si l’emploi d’un agent conservateur est économiquement défendable. Le séchage au sol constitue un mode de conservation certainement plus judicieux.

Archives complètes