L`échange de NH3 entre les herbages et l`atmosphère
Les plantes peuvent via les stomates aussi bien assimiler l’ammoniac (NH3) de l’atmosphère (effet réducteur) qu’en émettre (effet de source). Le potentiel d’échange effectif des plantes cultivées, particulièrement des herbages, est encore peu connu. Le projet européen GRAMINAE a recherché en fonction du climat et de l’utilisation agricole, l’échange de NH3 entre les herbages et l’atmosphère dans différents sites européens. En Suisse, dans le Seeland, la recherche s’est focalisée sur le potentiel d’échange de NH3 des différentes espèces d’un mélange graminées/trèfle fertilisé avec deux niveaux d’azote minéral, soit 80 et 160 kg N par hectare et par an. Au contraire des cultures annuelles, le mélange graminées/trèfle n’a pas émis de NH3 durant les périodes de croissance. On a constaté plutôt une diminution permanente du NH3. L’émission de NH3 était limitée aux périodes suivant les coupes et particulièrement après la fumure. La part de trèfle plus élevée et une meilleure fixation du N2 avec la plus petite fumure résultaient non seulement, comme on l’avait supposé, d’un rendement de l’azote équilibré, mais aussi d’un potentiel identique d’absorption de NH3 des plantes pour les deux niveaux de fumure. Le fait que les graminées et le trèfle agissent comme des réducteurs d’azote durant les périodes de croissance, met en évidence le pouvoir tampon des cultures de fourrage dans les régions d’agriculture intensive.