Institut suisse de météorologie, Zurich

Rétrospective phénologique de l`année 2002

Suite au temps froid de décembre 2001 et de la première partie de janvier 2002, de nombreux petits lacs du Plateau ont gelé. Le printemps fut généralement trop doux. Le mois de juin fut, dans de nombreuses régions de Suisse, le plus chaud enregistré depuis 1864, date du début des mesures. L’automne s’est caractérisé par des précipitations fortes à extrêmement fortes. Au Sud et dans les Grisons ce furent les plus importantes précipitations observées depuis 1900. Elles ont causé de gros dégâts. Le développement de la végétation a été précoce au printemps et en été dans de nombreuses régions de Suisse, où une avance de deux à trois semaines a été constatée. En plaine le développement de la végétation s’est normalisé dès la fin mai, alors qu’en altitude une tendance à la précocité a encore été observée. En été une avance d’une à deux semaines a de nouveau été observée. L’automne s’est caractérisé par une coloration précoce des feuilles de marronnier et de la pleine floraison des colchiques d’automne.L’analyse des séries d’observations phénologiques des années 1951 à 1998 révèle une forte avance de la floraison, du déploiement des feuilles et de la coloration des feuilles. La chute des feuilles présente par contre une tendance au retard. Comme les phases printanières sont fortement influencées par la température, il peut être admis que la précocité observée au printemps et en été est due au réchauffement du climat de ces dernières décennies. Selon l’altitude et suivant la définition de la période de végétation utilisée, une prolongation allant jusqu’à 12 jours peut être mise en évidence. D’une manière générale les phases de développement de la végétation au nord des Alpes et en altitude sont plus précoces, alors que le sud des Alpes et le Valais présentent un retard. Il faut admettre que dans les régions tempérées (sud des Alpes, Valais, région de plaine), là où la température est un facteur limitant de moindre importance pour la croissance et le développement des plantes, la végétation réagit moins fortement au réchauffement du climat, qu’au nord des Alpes et en altitude.

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