Le mode d`exploitation des prairies influence-t-il la présence du séneçon aquatique?
En Suisse et dans les régions limitrophes, l’attention prêtée au séneçon aquatique (Senecio aquaticus Hill) s’est renforcée ces dernières années. Une expansion supplémentaire de cette plante toxique dans les herbages utilisés pour l’affouragement du bétail est à éviter. Notre étude décrit des caractéristiques typiques de l’habitat de S. aquaticus et montre comment la présence de cette espèce peut être influencée par le mode d’exploitation des herbages. Une enquête a tout d’abord été conduite dans les régions suisses du Plateau et du versant nord des Alpes afin de localiser des parcelles agricoles colonisées par S. aquaticus. Ces parcelles ont été comparées avec des parcelles avoisinantes ne contenant pas l’espèce. Leur composition botanique et les caractéristiques de leur sol ont été relevées, ainsi que leur mode d’exploitation (fauche, pâture, fumure) qui nous a été décrit par les exploitants. Les parcelles humides, celles recevant moins d’engrais, celles en pente et avec un gazon lacuneux, ainsi que celles dont l’intensité d’exploitation a été diminuée durant ces 15 dernières années, ont montré un risque plus élevé d’être colonisées par S. aquaticus. Les changements d’utilisation engendrent une modification de la composition botanique qui est souvent accompagnée de la formation de lacunes dans le gazon. S. aquaticus doit avoir profité de ces ouvertures pour s’établir dans les parcelles. La lutte contre S. aquaticus doit s’effectuer sur plusieurs plans en parallèle et de manière durable, en évitant les dommages au gazon, en favorisant une forte densité du gazon des herbages et en luttant de manière conséquente dès l’apparition des premiers individus.
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Le mode d`exploitation des prairies influence-t-il la présence du séneçon aquatique?