La convention sur la diversité biologique menace-t-elle la lutte biologique ?
La Convention sur la diversité biologique a été ratifiée en 1992. Elle poursuit trois objectifs : 1) la conservation de la diversité biologique ; 2) l’utilisation durable de tous les éléments de la diversité biologique, 3) la garantie de l’accès aux ressources génétiques ainsi que le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. Elle garantit en outre le droit souverain des Etats sur leurs ressources génétiques. Les traités qui régissent l’accès à ces ressources et leur utilisation commune doivent être rédigés et ratifiés par les parties du contrat (Access and Benefit Sharing, ABS). Ceci s’applique également aux organismes qui sont collectés et étudiés en vue de leur utilisation potentielle dans la lutte biologique contre les ravageurs. Ces derniers temps, la mise en oeuvre de la Convention sur la biodiversité a déjà fait obstacle à la collecte et à l’exportation des organismes destinés à la recherche dans le domaine de la lutte biologique dans de nombreux pays. L’application de cette pratique à grande échelle pourrait remettre en question la lutte biologique, qui dépend de la biodiversité. D’ici la fin de l’année 2010, les pays signataires de la Convention sur la diversité biologique doivent ratifier une proposition détaillée sur les ABS. En collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et avec son soutien financier, l`Organisation Internationale de lutte Biologique et intégrée contre les Animaux et les Plantes Nuisibles (OILB) a rédigé un document de base, publié dernièrement sous la forme d’un rapport FAO (ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/017/ ak569e.pdf). Le rapport contient des recommandations qui simplifient la collecte et l’échange d’organismes pour la lutte biologique, ainsi que des propositions de conditions- cadres solides destinées aux décideurs politiques et aux acteurs de la lutte biologique. Le rapport veut également inciter les responsables de la protection biologique des végétaux à participer aux discussions avec l’organe représentant l’ABS dans leur pays, afin que leurs intérêts soient pris en compte.
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