Les surfaces de promotion de la biodiversité mises en réseau sont particulièrement précieuses pour la diversité biologique
Photo: Gabriela Brändle,
Agroscope
Agroscope a étudié différentes catégories de surfaces de promotion de la biodiversité et a démontré que celles qui sont intégrées dans des projets de mise en réseau contribuent particulièrement à la diversité des espèces à grande échelle dans le paysage agricole.
La diversité biologique diminue dans le monde entier, en de nombreux endroits, notamment en raison de l’exploitation agricole intensive qui restreint l’habitat des animaux et des plantes. Afin d’atténuer la forte pression que subit la biodiversité, des programmes agro-environnementaux ont été introduits, dont les surfaces de promotion de la biodiversité (SPB) constituent l’élément clé. Si, en plus des exigences minimales en matière d’exploitation (niveau de qualité I, QI), un certain nombre de plantes indicatrices ou de petites structures écologiques sont attestées, les SPB sont considérées comme QII (niveau de qualité 2). Indépendamment du fait qu’elles atteignent ou non le niveau QII, les SPB peuvent être intégrées dans des projets de mise en réseau. De tels projets sont élaborés par plusieurs exploitants et des experts. Ils consistent à sélectionner des surfaces bien situées pour la promotion de la biodiversité et à les exploiter en conséquence, afin de mettre à disposition des espèces choisies des ressources et des possibilités de se propager. Ces espèces sélectionnées sont des espèces qui, selon les objectifs environnementaux pour l’agriculture (OEA), formulés conjointement par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), doivent être conservées et favorisées en priorité dans les zones agricoles (espèces dites OEA).
Etude sur l’impact des catégories SPB sur la biodiversité
Dans le cadre du programme de monitoring «Espèces et milieux agricoles» (ALL-EMA), Agroscope a étudié l’impact des trois catégories de SPB (SPB QI, SPB QII et SPB dans les projets de mise en réseau) sur la biodiversité à petite échelle (diversité des espèces végétales sur 10 m2) et sur la biodiversité à grande échelle (diversité totale des espèces végétales, de papillons diurnes et d’oiseaux nicheurs sur la surface agricole utilisée dans un rayon de 1 km2), en tenant compte de la topographie et des conditions climatiques. En ce qui concerne la biodiversité, l’étude a porté d’une part sur la diversité des espèces OEA et, d’autre part, sur l’ensemble de la diversité des espèces.
Une exploitation et une mise en réseau favorables à la biodiversité augmentent la diversité des espèces
La diversité des espèces végétales à petite échelle était plus élevée dans les trois catégories de SPB que sur des surfaces comparables situées en dehors des SPB; autrement dit, les exigences minimales d’exploitation favorables à la biodiversité des SPB QI ont porté leurs fruits. Les différences étaient toutefois importantes entre les catégories de SPB: dans les SPB QII, la diversité des espèces végétales OEA était plus de deux fois supérieure qu’en dehors des surfaces SPB et la diversité des espèces végétales OEA dans les SPB QI a même pu être augmentée de deux tiers lorsque les SPB étaient intégrées dans des projets de mise en réseau. Les catégories SPB QII et mise en réseau ont donc contribué à une nette augmentation ou au maintien de la diversité des espèces végétales.
Les papillons diurnes et les oiseaux nicheurs sont tributaires des SPB mises en réseau
Pour les plantes, cet effet a également été observé à l’échelle de 1 km2: plus la surface exploitée en tant que SPB était importante, plus la diversité végétale était élevée au km2. En revanche, la diversité des espèces de papillons diurnes et d’oiseaux nicheurs à grande échelle n’a augmenté avec la surface totale de SPB que si celles-ci étaient également intégrées dans un projet de mise en réseau. Apparemment, le complément et l’exploitation ciblée de SPB pour des espèces sélectionnées par des projets de mise en réseau contribuent à ce que davantage de ressources soient généralement disponibles pour les papillons diurnes et les oiseaux. Par ailleurs, la sélection d’un emplacement adéquat pour les SPB permet aux espèces mobiles, qui ont besoin de plusieurs habitats pour survivre (p. ex. pour couver les œufs, chercher de la nourriture, se reproduire), d’atteindre et d’utiliser ces ressources.
Conclusions
- Les surfaces de promotion de la biodiversité de niveau de qualité 1 (SPB QI), avec un minimum d’exigences d’exploitation favorables à la biodiversité, augmentent la diversité des espèces végétales à petite échelle.
- L’intégration de SPB QI dans des projets de mise en réseau permet de promouvoir encore davantage la diversité végétale à petite échelle.
- Les SPB QII abritent la plus grande diversité végétale à petite échelle, qu’elles soient intégrées ou non dans un projet de mise en réseau.
- La diversité des espèces végétales à grande échelle peut être conservée et favorisée en consacrant une surface aussi grande que possible aux SPB.
- Pour la diversité des espèces d’organismes mobiles tels que les papillons diurnes et les oiseaux nicheurs, qui utilisent différents habitats, il est essentiel que les SPB soient aménagées en tenant compte du potentiel du paysage, par exemple dans le cadre de projets de mise en réseau.
Référence bibliographique
Mehr Biodiversität dank Biodiversitätsförderflächen in Vernetzungsprojekten.