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Protection durable des plantes dans les cultures maraîchères avec le nouveau robot phytosanitaire de spot spraying

Le spot spraying permet d’économiser de grandes quantités d’insecticides et de fongicides dans les cultures maraîchères cultivées sur rang. Agroscope a étudié le potentiel d’économie et les coûts par rapport au traitement avec un pulvérisateur à rampe classique.

Réduire l’utilisation des produits phytosanitaires (PPh) s’avère un grand défi pour les cultures maraîchères en raison des nombreuses cultures différentes et des exigences de qualité en vigueur. C’est pourquoi des spécialistes d’Agroscope ont testé un nouveau robot de protection phytosanitaire (prototype II), conçu exclusivement pour le spot spraying. Avec cette méthode, chaque plante cultivée est reconnue et traitée de manière ciblée avec des fongicides ou des insecticides, ce qui permet d’économiser de grandes quantités de PPh. La spécialisation rend l’appareil plus léger et permet une vitesse de progression deux à quatre fois supérieure à celle du prototype précédent (prototype I), qui sarclait en même temps les mauvaises herbes. Le robot de type II étant axé sur le spot spraying, les mauvaises herbes doivent être supprimées séparément. On peut le faire de manière chimique ou mécanique.

Le potentiel d’économie dépend de différents facteurs

Les tests effectués avec le prototype II ont permis de déterminer le potentiel d’économie dans différentes cultures. Ainsi, un potentiel d’économie de 87 % d’insecticides et de fongicides a été atteint dans les salades à un stade précoce de la culture. À ce stade, les plants de salade présentent un diamètre moyen de 11 cm. À un stade de culture plus avancé, le potentiel d’économie diminue. Il était par exemple de 58 % pour le chou chinois (Ø 21 cm) et de 78 % pour le céleri-rave (Ø 24 cm). Pour ces deux cultures, les réglages du robot ont été adaptés aux organismes nuisibles: dans le cas du céleri-rave, on a traité l’intérieur des plantes de manière ciblée, car c’est là que se trouvaient les pucerons, ce qui a permis d’économiser une grande quantité d’insecticide. Pour le chou chinois, la largeur de traitement a été augmentée, car les altises, le ravageur visé, sont très mobiles. Le potentiel d’économie dépend non seulement de la taille des plantes, mais aussi de la densité de plantation, de l’homogénéité de la culture, des organismes nuisibles ciblés et des réglages de l’appareil.

Économiser coûte

Comme de nombreuses hypothèses doivent être prises en compte dans le cas des prototypes, il est difficile d’effectuer des calculs de rendement. Un calcul des coûts partiels de la protection phytosanitaire pour la production d’un hectare de laitues pommées cultivées en plein champ a permis de vérifier dans quelle mesure les hypothèses retenues se répercutent sur le résultat. Dans le cas où le robot est utilisé fréquemment, les coûts totaux de protection phytosanitaire avec le spot spraying restent tout de même supérieurs de CHF 140.-/ha à ceux d’un pulvérisateur standard. Cela présuppose toutefois un taux d’utilisation élevé, qui n’est réalisable que dans le cas des grandes exploitations et des entrepreneurs agricoles. Si le taux d’utilisation du prototype II est le même que celui du pulvérisateur à rampe classique, chaque traitement de spot spraying entraîne un surcoût de CHF 111.- à CHF 138.-/ha pour les traitements précoces. Quant aux traitements plus tardifs, ils entraînent des coûts supplémentaires situés entre CHF 307.- et CHF 334.- /ha et par traitement, car à ce stade, les plantes cultivées sont déjà plus grandes et il n’est plus possible d’économiser autant de fongicides et d’insecticides qu’à un stade plus précoce.

Projet de suivi axé sur les aspects environnementaux

Le projet de suivi «Production maraîchère durable – détermination des apports de PPh dans l’environnement liés à la pulvérisation ciblée (spot spraying)» vise à étudier dans quelle mesure les apports de PPh dans l’environnement peuvent être réduits grâce au spot spraying. Il a débuté en 2023 et se poursuivra jusqu’en 2026. Il se concentre sur l’étude de la réduction des risques de cette nouvelle technologie en termes de dérive et de ruissellement.

Conclusions

  • Le nouveau robot de spot spraying a permis de déterminer un potentiel d’économie de fongicides et d’insecticides de 58 à 87 % lors des traitements. Si les plantes cultivées sont à un stade plus avancé, les quantités de PPh économisées sont moins importantes. Le potentiel d’économie dépend également d’autres facteurs tels que la densité de plantation, l’organisme ciblé et les réglages du robot.
  • Sur toute la durée de la culture, les quantités de fongicides et d’insecticides appliquées peuvent être réduites de plus de la moitié. Il convient de noter que le robot ne remplace pas le pulvérisateur à rampe classique, car celui-ci doit être présent sur l’exploitation lorsque des facteurs tels que les conditions météorologiques nécessitent qu’un traitement soit effectué rapidement. Le pulvérisateur à rampe classique reste également nécessaire pour les traitements tardifs, lorsqu’il n’est presque plus possible d’économiser des fongicides et des insecticides avec le spot spraying.
  • Avec une vitesse de progression deux à quatre fois supérieure, le nouveau prototype est plus rentable que le premier. Dans le cas d’un taux d’utilisation normal, les maraîchers doivent tout de même supporter des coûts supplémentaires s’ils envisagent d’utiliser cette technique de pulvérisation ciblée.
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