La paratuberculose chez les bovins: évolution internationale et situation en Suisse
Photo: Gabriela Brändle,
Agroscope
Une synthèse actuelle sur la paratuberculose décrit cette maladie chronique des bovins, montre quelles sont les mesures de lutte prises au niveau international et national et explique pourquoi c’est important.
La paratuberculose (paraTB) est une maladie qui évolue pendant plusieurs années chez les bovins et d’autres ruminants. Elle est d’abord asymptomatique, puis une inflammation chronique de l’intestin accompagnée de diarrhée entraîne la mort de l’animal. La bactérie Mycobacterium avium spp. paratuberculosis (MAP) est à l’origine de la paraTB.
État de la recherche sur la paraTB
Cet article fait le point sur l’état actuel de la recherche sur la paraTB et la MAP et sur la manière dont différents pays luttent contre cette maladie.
Les premiers programmes de lutte contre la paraTB ont été lancés il y a plus de 30 ans, lorsqu’il est apparu que la MAP était soupçonnée de provoquer la maladie de Crohn chez l’humain et de survivre, dans certaines conditions, à la pasteurisation du lait commercialisé.
Malgré des recherches intensives au cours des dernières décennies, l’éventuel lien de cause à effet entre la MAP et la maladie de Crohn n’a pas pu être ni entièrement prouvé ni réfuté. Il manque toujours plusieurs études cliniques avec des méthodes validées pour la détection de la MAP dans des échantillons cliniques. Néanmoins, la lutte contre la paraTB se développe, notamment dans les pays où les troupeaux sont importants et où l’agriculture est intensive.
Actuellement, la lutte contre la paraTB est appliquée dans de nombreux pays par le biais d’une gestion intégrée des troupeaux afin de promouvoir la santé et le bien-être des animaux tout en tenant compte des questions économiques.
Situation en Suisse
La paraTB est présente à l’état endémique en Suisse. Fin 2015, des mesures de lutte obligatoires contre cette épizootie ont été définies au niveau national, principalement pour garantir l’accès au marché international (exportation de lait et de produits laitiers). L’objectif est d’identifier et d’éliminer les animaux qui excrètent pas leurs excréments de grandes quantités de l’agent pathogène et de réduire ainsi la pression infectieuse dans le troupeau et le risque potentiel d’introduction de la MAP dans la chaîne alimentaire.
Les données récentes du professeur M. Meylan de l’Université de Berne montrent qu’il existe en Suisse une faible prévalence de la maladie dans les élevages bovins par rapport aux autres pays européens: dans les exploitations infectées, la véritable séroprévalence était de 3,6 % au niveau du troupeau ainsi que de 3,6 % au niveau des animaux. La taille du troupeau était le seul facteur de risque pour un statut positif dans le troupeau. En outre, l’étude révèle des connaissances plutôt modestes sur la paraTB chez les éleveurs de bovins.
Conclusion
- Malgré des recherches intensives au cours des trois dernières décennies, un éventuel lien de cause à effet entre la MAP et la maladie de Crohn chez l’humain n’a pu être ni entièrement prouvé ni réfuté.
- Au niveau international, la lutte contre la paraTB est effectuée par le biais d’une gestion intégrative du troupeau visant à promouvoir la santé et le bien-être des animaux tout en tenant compte des questions économiques. Cette approche aurait alors également un impact positif sur la sécurité sanitaire des aliments.
- En Suisse, on a récemment mesuré une séroprévalence relativement faible de la MAP dans les troupeaux laitiers en comparaison internationale.
- En Suisse, il n’existe pas de programme de surveillance et de lutte contre la paraTB coordonné au niveau national. Il est donc d’autant plus important de sensibiliser les éleveurs à cette maladie en renforçant l’information, afin que les infections soient reconnues et que des mesures soient prises pour améliorer la santé animale et la sécurité sanitaire des aliments.
Référence bibliographique
Paratuberkulose: Internationale Entwicklung und Situation in der Schweiz.