Les myrtilles aiment les sols acides – mais trop d’acidité leur est préjudiciable
Photo: 123rf.com
Le substrat des myrtilles abrite une immense diversité microbienne, mais il n’y a pas de corrélation forte entre cette diversité et le rendement. C’est ce que montre une récente étude d’Agroscope qui s’est intéressée à l’interaction entre la biologie du sol et le système de culture.
Les myrtilles ont acquis une importance économique croissante ces dernières décennies, tant à l’échelle nationale qu’internationale. En Suisse, près de 700 tonnes de myrtilles ont été produites et commercialisées en 2024.
Le sol et le substrat sont déterminants pour la culture des myrtilles – non seulement d’un point de vue physique et chimique, mais également biologique. Les champignons mycorhiziens, qui vivent sur les racines et favorisent l’absorption d’éléments nutritifs difficilement assimilables tels que l’azote et le phosphore, jouent un rôle particulièrement important.
Agroscope a mené une étude dans neuf plantations de myrtilles afin d’examiner l’influence des champignons mycorhiziens sur le rendement et la croissance végétative des plantes. L’objectif était de mieux comprendre le rôle de la microbiologie du sol dans la culture de myrtilles et de développer des stratégies d’optimisation en vue d’une production durable.
Des groupes d’espèces de bactéries et de champignons par milliers
L’étude a révélé une immense diversité de bactéries et de champignons dans les substrats des toutes les plantations. Plusieurs milliers de groupes d’espèces microbiennes ont été mis en évidence, ce qui illustre bien la complexité biologique et le potentiel de ces substrats.
Les plantations étudiées présentaient certes des différences marquées en termes de fréquence et de composition de la diversité microbienne, mais l’étude n’a révélé aucune différence significative de la fréquence des champignons mycorhiziens entre la production biologique et la production intégrée (IP). Cela montre que le système de production a moins d’influence qu’on ne le pensait sur ces micro-organismes spécifiques.
Pas d’effet significatif de la diversité microbienne sur le rendement
L’étude n’a pas non plus établi de corrélation significative entre la diversité microbienne du substrat et la performance agronomique. Des études antérieures ont pourtant démontré que les champignons mycorhiziens et d’autres micro-organismes du sol peuvent être déterminants pour la santé des plantes et l’absorption des éléments nutritifs. Il semble donc que d’autres facteurs, tels que la disponibilité des éléments nutritifs ou les pratiques de gestion, jouent un rôle plus important dans les plantations étudiées.
Une gestion ciblée du pH s’avère payante
Le pH du substrat s’est également révélé un facteur clé pour la performance agronomique. Les myrtilles ont certes besoin d’un milieu acide pour pousser de manière optimale, mais un pH trop faible peut affecter leur croissance et leur rendement. La corrélation positive significative entre le pH et le rendement souligne l’importance d’une gestion ciblée du pH en vue d’une production de myrtilles rentable et durable.
Les résultats de cette étude montrent l’importance d’une gestion globale du substrat qui tienne compte non seulement des communautés microbiennes, mais également des paramètres physico-chimiques tels que le pH et l’approvisionnement en éléments nutritifs.
Conclusion
- Les neuf plantations de myrtilles étudiées présentaient, dans leur substrat, une immense diversité de bactéries et de champignons.
- Aucune différence significative n’a été observée entre les plantations biologiques et IP en termes de fréquence des champignons mycorhiziens.
- La diversité microbienne du substrat n’était pas corrélée positivement avec la prestation agronomique des myrtilles.
- Plus le pH du substrat augmentait, plus la performance agronomique s’est améliorée. Cela montre qu’une gestion ciblée du pH est essentielle pour une production de myrtilles rentable et durable.
Référence bibliographique
Mikrobiologische Vielfalt im Substrat und ihre Beziehung zur agronomischen Leistung bei Heidelbeeren (Vaccinium corymbosum L.): Resultate einer Agroscope Studie 2020−2023.