Rendement, qualité et stabilité: les mélanges de variétés de blé sont prometteurs

Une étude menée par Agroscope en collaboration avec IP-Suisse, DSP, et FFB-Group montre que les mélanges de variétés de blé sont généralement plus performants et plus stables que les variétés pures et fournit des recommandations pour la pratique.

Dans l’optique d’une agriculture plus performante, plus durable et plus résiliente, les mélanges de variétés sont souvent proposés comme une option permettant d’améliorer la stabilité des cultures. Si les effets des mélanges sur le rendement ont fait l’objet de recherches, on ne sait pas grand-chose des mécanismes en jeu, de l’impact des mélanges sur la qualité ni des combinaisons optimales de variétés. C’est pour répondre à ces questions qu’Agroscope, IP-Suisse, DSP, et FFB-Group ont testé des mélanges de variétés de blé sur plusieurs années et plusieurs sites et évalué différents paramètres liés au rendement et à la qualité des grains.

L’étude a été conduite de 2020 à 2023 avec huit variétés de blé qui ont été semées soit en peuplements purs, soit dans tous les mélanges possibles de deux variétés, soit dans des mélanges de huit variétés. L’essai a été répété sur trois sites en Suisse pendant les trois saisons de végétation afin d’évaluer la stabilité des mélanges. Les équipes de recherche ont mesuré le rendement ainsi que la teneur en protéines des grains, le poids de mille grains, le poids à l’hectolitre et l’indice de sédimentation de Zeleny – des paramètres liés à la qualité des grains.

Des mélanges généralement plus performants et stables que les monocultures

De manière générale, en combinant tous les paramètres, les mélanges se sont montrés plus performants et stables au fil des années ou des sites que les monocultures. Un résultat positif et surprenant compte-tenu du fait que les essais ne se sont pas spécifiquement concentrés sur des mélanges choisis.

L’indice de Zeleny des mélanges était plus élevé que celui des monocultures. Ce résultat est relativement nouveau et il est intéressant pour la filière car il indique que les mélanges pourraient potentiellement conduire à une meilleure qualité boulangère.

Les scientifiques d’Agroscope ont également étudié le lien entre les performances et la stabilité de ces paramètres et les caractéristiques des variétés en pur. Ils ont constaté qu’en général, les meilleurs mélanges étaient ceux qui combinaient des variétés ayant des hauteurs et des phénologies similaires, mais des rendements différents lorsqu’elles étaient cultivées en peuplements purs.

En outre, les performances des mélanges étaient plus élevées lorsque les variétés combinées étaient capables d’intercepter plus de lumière que les monocultures.

Mais pas de solution unique

Si les mélanges de variétés se sont globalement avérés plus performants que les monocultures, ce n’était en revanche pas toujours le cas en considérant chaque paramètre individuellement. Par exemple, dans l’étude, l’indice de Zeleny était plus élevé dans les mélanges mais pour le rendement, le poids de mille grains ou le poids à l’hectolitre, la différence n’était pas significative. La teneur en protéines était même inférieure. Cela montre qu’il n’existe pas de solution simple et universelle et souligne l’importance de la recherche appliquée pour les avancées dans l’agriculture.