Agroscope, UFA SA

Aliments complémentaires pour porcelets présentant un retard de croissance prénatal

Les porcelets qui ont connu un retard de croissance lorsqu’ils étaient fœtus dans l’utérus présentent un poids plus faible à la naissance et un taux de mortalité plus élevé. Une alimentation ciblée après la naissance permet d’améliorer le développement et la prise de poids.

Dans l’élevage porcin moderne, on vise des truies plus productives avec beaucoup de porcelets par portée. Cette stratégie a toutefois engendré un grand défi: un nombre toujours plus important de porcelets naissent avec un faible poids. Beaucoup d’entre eux souffrent de ce que l’on appelle un retard de croissance intra-utérin (IUGR, intrauterine growth restriction). L’IUGR se produit lorsque les fœtus en développement ne reçoivent pas suffisamment de nutriments et d’oxygène pendant la gestation. Cela est souvent dû à un utérus trop plein, ce qui empêche une croissance optimale des fœtus. Les animaux concernés développent alors les organes vitaux comme le cerveau, par exemple. Ce mécanisme conduit souvent à une forme de tête caractéristique, due à une croissance inégale entre le cerveau et les autres organes.

Caractéristique morphologique d’un porcelet atteint d’un retard de croissance intra-utérin (IUGR). (Photo: Agroscope)

L’identification précoce des porcs touchés par l’IUGR est déterminante

Il est toutefois important de noter que tous les porcelets présentant une taille réduite ou une forme de tête inhabituelle ne sont pas nécessairement touchés par l’IUGR, d’où l’importance d’une identification précise.

Les porcelets atteints de IUGR présentent souvent des taux de mortalité plus élevés, une efficacité de la valorisation alimentaire moindre et une croissance plus lente. Ces défis entraînent généralement des temps de production plus longs pour atteindre le poids d’abattage cible. Cela engendre une augmentation des coûts et une baisse de la rentabilité de l’exploitation.

Des études menées par Agroscope ont montré que des mesures morphométriques spécifiques, telles que la distance entre les oreilles et la taille de l’abdomen, sont utiles pour identifier les vrais cas d’IUGR. Pour les éleveurs de porcs, l’identification correcte des porcelets touchés par l’IUGR est une étape déterminante pour la mise en place de mesures ciblées. Des outils simples et pratiques peuvent aider à définir quels porcelets ont besoin de soins et de soutien supplémentaires.

Une alimentation spéciale améliore les performances de croissance des porcelets touchés

Les porcelets touchés par l’IUGR, qui ont souvent du mal à prendre du poids, bénéficient considérablement d’une alimentation spéciale équilibrée et de haute qualité. Cette étude a notamment montré qu’un régime enrichi en probiotiques, en triglycérides à chaîne moyenne et en antioxydants après la naissance permettait d’améliorer les performances de croissance des porcelets concernés. Même s’il est possible que ces porcelets ne puissent pas combler complètement l’écart de croissance par rapport à leurs frères et sœurs au développement normal, de telles mesures permettent d’améliorer considérablement le développement des animaux.

Conclusion

  • Les résultats de cette étude fournissent des conseils pratiques aux éleveurs de porcs qui ont des porcelets touchés par l’IUGR.
  • Une détection précoce et des stratégies nutritionnelles ciblées peuvent permettre d’assouplir l’impact de certains des défis liés à l’IUGR et, en fin de compte, d’améliorer la santé et les performances de croissance des porcelets touchés.
  • Il est judicieux de renoncer à des portées toujours plus grandes dans l’élevage porcin suisse, car cela permet de réduire la fréquence de l’apparition de l’IUGR et les problèmes qui y sont liés.
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