Labels environnementaux: comment l’analyse du cycle de vie peut aider à les définir.

De nombreux labels environnementaux reposent sur l’analyse du cycle de vie combinée à d’autres méthodes. Ces méthodes sont-elles compatibles et une combinaison est-elle-même nécessaire? Une étude d’Agroscope s’est penchée sur la question.

Les labels environnementaux offrent aux consommateurs une aide rapide pour prendre des décisions d’achat respectueuses de l’environnement. Certains labels environnementaux utilisent les résultats de l’analyse du cycle de vie, une méthode standardisée et largement acceptée, mais qui nécessite beaucoup de données, pour évaluer l’impact environnemental des produits tout au long de leur cycle de vie. Dans ce contexte, les résultats de l’analyse du cycle de vie sont souvent combinés avec d’autres méthodes afin de combler les lacunes existantes et d’obtenir une image globale de l’impact environnemental. Cette combinaison de méthodes n’offre toutefois pas que des avantages. En effet, des erreurs peuvent se produire lors de la création des labels environnementaux.

Quatre aspects importants pour la présente étude

Des chercheuses et des chercheurs d’Agroscope ont examiné quatre aspects qui jouent un rôle important dans la création de labels environnementaux: (i) l’agrégation, (ii) la simplification, (iii) les hypothèses d’évaluation et (iv) la subjectivité.

L’agrégation sert à déterminer une valeur globale à partir de résultats partiels. La pondération (subjective) des aspects individuels doit être justifiée et effectuée avec soin. Des simplifications sont possibles de différentes manières: focalisation sur un seul impact environnemental (par exemple l’empreinte carbone) ou sur certaines phases du cycle de vie (par exemple uniquement la production); utilisation de données d’entrée génériques plutôt que spécifiques. Il existe des hypothèses d’évaluation critiques lorsque les labels environnementaux ne représentent pas les impacts environnementaux eux-mêmes, mais supposent de manière générale que le critère choisi entraîne automatiquement une réduction des impacts environnementaux. Les approches méthodologiques peuvent être influencées par des décisions subjectives (par exemple, une plus grande importance accordée à certains aspects ou la poursuite d’idées commerciales propres) de groupes d’intérêts, de partis et d’associations.

Quels sont les défis des labels environnementaux classiques?

Conclusion de l’étude: les labels environnementaux ne permettent généralement pas une évaluation complète de l’impact environnemental d’un produit donné. La raison de cette lacune n’est pas seulement due au nombre limité d’impacts environnementaux pris en compte, mais aussi à une base scientifique parfois insuffisante, à un manque de transparence, voire à des intérêts commerciaux (cachés).

De quoi faut-il tenir compte pour éviter les erreurs?

Plusieurs labels environnementaux se basent sur des données d’analyse de cycle de vie, mais les combinent avec d’autres méthodes, comme l’attribution de points bonus/malus, afin de combler des lacunes (parfois supposées) dans l’analyse de cycle de vie. L’étude montre que cela peut conduire à des doubles comptages et donc à une surpondération de certains aspects (p. ex. la régionalité des produits). Les bonus/malus doivent être évités autant que possible, en particulier lorsque l’analyse de cycle de vie prend déjà en compte l’aspect en question. En plus de combler les lacunes méthodologiques, il est important de renforcer et de regrouper les différents efforts d’harmonisation et de fusion des bases de données existantes à l’aide de solutions informatiques efficaces.