Attitude envers la promotion de la biodiversité axée sur les résultats en Suisse

La promotion de la biodiversité axée sur les résultats est une approche discutée dans le contexte de la politique agricole comme alternative au système actuel axé sur les mesures. L’enquête révèle le grand intérêt manifesté par les agricultrices et agriculteurs.

Depuis les années 1990, la Suisse verse des contributions à la biodiversité pour les surfaces agricoles utiles (SAU), qui rémunèrent la mise en œuvre de mesures prescrites favorisant la biodiversité. Malgré ces mesures, la biodiversité continue de décliner en Suisse. L’approche axée sur les résultats est considérée comme une alternative prometteuse, car elle rémunère la qualité écologique réelle d’une surface. Les exploitantes et exploitants sont ainsi libres de choisir et de mettre en œuvre des mesures favorisant la biodiversité. En outre, le transfert de connaissances et le conseil individuel jouent un rôle central. Toutefois, cette approche comporte aussi des risques. Des facteurs externes tels que les événements météorologiques peuvent avoir un impact sur l’obtention du résultat visé.

Approbation des agricultrices et agriculteurs suisses

Dans le cadre d’une enquête, les agricultrices et agriculteurs ont été interrogés sur leur attitude et leur disposition à mettre en œuvre la promotion de la biodiversité axée sur les résultats. Le sondage se basait sur l’approche axée sur les résultats testée depuis 2020 dans le cadre du ZiBiF dans le canton de Zurich. Dans ce projet, les agricultrices et agriculteurs reçoivent une indemnité calculée en fonction de la qualité écologique réelle de leurs terres et bénéficient de conseils spécifiques à leur exploitation.

En tout, 295 agricultrices et agriculteurs suisses ont participé à l’enquête en 2024. L’échantillon est comparable, pour la plupart des caractéristiques, aux exploitations interrogées dans le cadre du relevé structurel 2023, mais pas en ce qui concerne le système de production et la taille des exploitations (les exploitations biologiques et IP Suisse sont surreprésentées, tandis que les exploitations à temps partiel, les petites exploitations et les exploitations de montagne sont sous-représentées). La majorité des personnes interrogées manifestent un grand intérêt pour l’approche axée sur les résultats: 68,7 % trouvent cette approche bonne ou très bonne et 56,4 % sont favorables à sa mise en œuvre dans leur propre exploitation. Plus de 80 % ont déclaré apprécier une plus grande liberté et une plus grande responsabilité individuelle.

Importance du conseil et des connaissances

Un élément central du projet ZiBiF est l’accompagnement étroit par des conseillères et conseillers, qui aident les agricultrices et agriculteurs à choisir les mesures appropriées. Ce conseil spécifique à chaque exploitation s’est révélé essentiel, dans le cadre de l’enquête, pour l’acceptation de l’approche axée sur les résultats. En outre, 87,3 % des personnes interrogées jugent bien ou très bien le fait de pouvoir utiliser davantage leurs connaissances en matière de biodiversité.

Résultats spécifiques aux groupes

Les exploitations biologiques sont plus disposées à mettre en œuvre l’approche axée sur les résultats que les exploitations IP et conventionnelles. Le taux d’approbation était également plus élevé dans les exploitations à temps partiel et les exploitations de montagne. En revanche, il apparaît que plus la SAU est grande, moins les exploitantes et exploitants sont disposés à adopter l’approche ZiBiF. Il est également apparu clairement que les exploitations dont la part de surfaces de promotion de la biodiversité dans la SAU est plus importante sont plus enclines à mettre en œuvre l’approche axée sur les résultats. Enfin, les agricultrices et agriculteurs ayant un niveau d’études supérieur et les femmes étaient également plus disposés à adopter cette approche.