Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires HAFL, Zollikofen

Utilisation des seuils d’intervention et des services de prévision et d’avertissement en Suisse

Selon l’ordonnance sur les paiements directs, les agriculteurs suisses sont tenus, lorsqu’ils utilisent des produits phytosanitaires, de prendre en considération les seuils de tolérance (ou d’intervention) ainsi que les recommandations des services de prévision et d’avertissement. Afin d’évaluer si, et dans quelle mesure, cette exigence est toujours suivie dans les grandes cultures, les auteurs ont effectué une enquête anonyme auprès d’agriculteurs et d’agro-entrepreneurs en 2013 et 2014. Sur les 477 questionnaires retournés, 456 ont pu être utilisés pour l’évaluation. Les résultats montrent que les seuils d’intervention ne sont appliqués que de façon très limitée dans la lutte contre les adventices (graminées et dicotylédones), notamment par manque de temps ou en raison d’une infestation d’adventices bien connue. Pour les maladies, la situation est bien meilleure, surtout en ce qui concerne la maladie des taches foliaires dans les betteraves à sucre: 81% des agriculteurs ont déclaré avoir «toujours» ou «souvent» observé le seuil d’intervention. A l’opposé, le seuil pour le rhizoctone dans les pommes de terre est le moins observé: 47% des personnes n’en tiennent «jamais», ou seulement «rarement», compte. Les seuils d’intervention les plus fréquemment considérés sont ceux contre les ravageurs, surtout lorsqu’ils concernent des organismes à haut potentiel de dommage et que les indices peuvent être relevés facilement, précisément et rapidement. Par exemple, dans le cas des méligèthes, 92,6% des personnes ont déclaré appliquer «toujours» ou «souvent» le seuil. De nombreux agriculteurs ne connaissent pas les systèmes de prévision existants, Phytopre et Fusaprog, qui sont donc peu utilisés. Par contre, nombre d’entre eux font appel aux services d’avertissement. 87% disent se référer «toujours» ou «souvent» aux services d’alerte de la presse spécialisée. Les informations des services de conseil cantonaux sont également très prisées. L’étude a pu identifier les domaines où il existe un potentiel supplémentaire de réduction des risques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires.

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